Il y a 65 ans, janvier, février 1945....! La libération de Colmar

Beaucoup d'entre-nous qui ont servi au 9ème Régiment du Génie venaient juste de naître ou n'étaient pas encore nés. Dans les premières années de la formation de ce régiment en 1962, quelques vétérans avaient participé comme en témoigne leur décoration à la campagne d'Alsace en 1944-1945. C'est ce souvenir que modestement nous allons retracer.

25 novembre 1944, la 1ère Armée Française sous les ordres du Général de Lattre de Tassigny s’enfonce dans la trouée de Belfort, la bataille d’Alsace commence. C’est au sein de la 5ème Division Blindée commandée par le Général de Vernejoul (*) que le 96ème Bataillon du Génie participe aux opérations contre les armées du IIIème Reich. Ce bataillon né au Maroc à Port-Lyautey ajoute à la devise primitive du 96ème Marocain « ALLONS-Y »... ON PASSERA, devise que ce bataillon mettra à l’honneur dans les combats furieux et sanglants pour bouter l’occupant hors du sol français. Infatigables, toujours à l’avant les sapeurs déminent, dégagent les routes, construisent des ponts méprisant les dangers sous un déluge de feu. Tous sont animés par une même consigne : servir les compagnies de combat, les mettre à même de : « Ne jamais faire attendre les chars ».

Libération de Colmar par les troupes françaises
Photo tirée du livre d'André Castelot & Alain Decaux
Histoire de la France et des Français au jour le jour

En ce mois de janvier 1945, l’hiver est particulièrement rude, il fait extrêmement froid, la plaine est couverte de neige, mais le moral des troupes malgré ces terribles conditions reste intact. L’offensive pour la libération de Colmar est lancée. A Jebsheim, point clé sur la route de Colmar, des combats particulièrement violents opposent les allemands de la panzer grenadier commandés par le reichfurher SS Himmler en personne aux français du 1er RCP appuyés par des éléments de la 3ème Cie du 96ème BG, de la Légion Etrangère et de la 3ème DI Américaine. C’est dans la soirée du 1er février que des éléments de la 96/2 donnent l’assaut à la scierie de Sundhoffen où l’adjudant-chef Lavigne est tué à la tête de sa section. Le 2 février, la compagnie avec les éléments de tête du Combat-Command 4 sous les ordres du Colonel Schlesser(**) entre dans Colmar libéré.

Au cours de cette période, la vie de la population civile a été durement éprouvée car elle était au centre des combats. Des témoignages poignants sont relatés par ceux qui les ont vécus, nous vous invitons à les découvrir dans les articles de la presse locale Alsacienne qui a largement publié ces faits. Vous pourrez en découvrir quelques extraits dans les pages du forum. (Lien vers Forum)

(*) Le Général de Vernejoul fonde la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier en 1964 à Nyons
(**) Le Général Guy Schlesser repose au cimetière de Ladhof à Colmar