Jean-Louis-Cathus nous a quittés brutalement en ce début de printemps dans ce beau pays d’Aquitaine laissant dans le désaroi ses proches et ses amis. Né à Douzains, petit village du Lot et Garonne situé entre Villeneuve sur Lot et Bergerac, il aimait cette contrée.
Comme nombre de jeunes gens de l’époque, il fut appelé à quitter sa région natale pour effectuer son service militaire. C’est en mai 1964, aux premiers jours du printemps qu’il franchit en Alsace la porte de la caserne Abbatucci à Neuf-Brisach pour revêtir l’uniforme d’un sapeur du 9ème régiment du Génie, bien loin du Lot mais près du Rhin. Après ses classes au groupement d’instruction, il rejoint la compagnie de commandement et de services où il conduit un camion Berliet. Remarqué par ses supérieurs pour sa tenue, ses manières, sa discrétion, il gravit les échelons et devient le chauffeur d’une magnifique 403 peugeot noire destinée à conduire les chefs de corps, d’abord le lieutenant-colonel Saufrignon et puis le colonel Poiré.

De retour à la vie civile, il exerça dans son village natal pendant une vingtaine d’année en son âme et conscience la difficile mission de conseiller municipal. Toujours dévoué à la cause publique, il fut aussi le Président du Comité des Fêtes. Attaché à son terroir, de ses parents agriculteurs il hérita d’une petite ferme où il continua avec passion à élever des animaux et à entretenir avec beaucoup de soin un petit jardin potager. C’est à la SOCEA qu’il termina sa carrière professionnelle en qualité de conducteur de travaux à Villeneuve sur Lot. Toujours impliqué dans le domaine associatif, il exercera le mandat de trésorier de la société hippique du Villenevois. Adhérent de la première heure au club des anciens du 9ème régiment du Génie, nous perdons en Jean-Louis un ami fidèle, dévoué et apprécié pour son tempérament de bon vivant. Nous garderons de lui l’image d’une personne disponible et toujours prête à rendre service.

C’est le 28 mars 2013, que s’est déroulée la cérémonie religieuse en l’église Saint-Etienne de Villeneuve sur Lot , en présence de son épouse, de ses enfants et petits enfants, parents et alliés, de ses amis, de Bernard Barral, Christian Gibert, Francis Arrouays, Jacques Caldo, Jean-Pierre Cavaillé et Guy Lefebvre représentant les anciens du 9ème régiment du Génie.

Au nom de tous les sapeurs du 9, nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille de Jean-Louis Cathus qui repose désormais en paix dans sa terre natale à Douzains.

L’Alsace après la guerre de 1870 fut annexée par l’empire allemand qui pour se protéger d’une invasion future construisit un certain nombre de défenses qui ont subsité dans les terres agricoles pendant des décennies.
C’est ainsi que le 9ème régiment du génie en garnison à Neuf-Brisach fut mis à contribution pour éradiquer ses ouvrages enterrés comme le relate Edouard Feder (Contingent 70/12) lors de son service militaire effectué en 1970-1971.

« Dans le cadre d’un exercice mettant en oeuvre l’utilisation des explosifs, la 5ème Compagnie a eu pour mission de détruire ces vestiges de la première guerre mondiale. Il s’agissait de détruire d’anciens abris de la grande guerre enterrés dans les champs. Il n’y avait que le haut bombé qui dépassait du sol. Une convention entre la commune de BALGAU et le 9ème RG a permis de mettre sur pied cet exercice de démolition avec des pains d’explosifs. Les pains avec le détonateur étaient emballés dans des jambes de vieux treillis. Cela permettait de les introduire par la cheminée d’aération des abris, la mise à feu se faisait avec le déclencheur dynamo classique.
C’était spectaculaire et c’était surtout intéressant pour les sapeurs de participer à une action pour les agriculteurs qui n’accrochaient plus ces bunkers avec leur outils mécanisés. »

Quelques photos ont été prises à cette occasion  et pourront être consultées prochainement sur le site dans la rubrique « Album Photos »

L’arme du Génie est étroitement liée à un domaine particulier « l’eau ». C’est ainsi que les régiments du Génie ont été appelés à participer à des challenges de navigation sur les grands fleuves de France parcourant des centaines de kilomètres à force de rames sur les embarcations M1, puis sur d’autres modèles plus modernes.
Le premier challenge s’est déroulé  en 1965, entre Strasbourg et Avignon, le second en 1966 d’Avignon à Libourne et en 1967, les sapeurs du 9 ont rejoint Libourne à Angers et ont brillamment remporté la coupe.